« Son art se développait sur un champ plus large que la photographie, mais j’y retrouve les mêmes qualités, habité par un œil et une sensibilité en éveil » a écrit Julien Gracq à propos de Jacques Dubois.

Il entre en 1931 à l’Ecole Nationale des Arts décoratifs où il aura comme professeur Cassandre et Jean Carlu. Dès 1934, Jacques Dubois se passionne pour la photographie et devient l’élève de Maurice Tabard avec lequel il expose à la galerie « La Pléiade » à Paris (en compagnie de Germaine Krull, Kertesz, Parry…).

En 1938, il est envoyé en reportage en Tunisie puis il se rend en Algérie. Mais il voyage surtout en France, où il fixe sur la pellicule les rues de Paris, la ruralité en voie de disparition de la Bretagne et de l’Aubrac - qu’il arpente en marcheur infatigable-, et les modulations des saisons sur la stricte ordonnance des jardins de Versailles.
Il exerce parallèlement son métier de graphiste, devient en 1954 membre de l’Alliance graphiste internationale (AGI), et réalise quantité de brochures et d’affiches. Il conjugue ainsi harmonieusement ce métier et sa passion de la photographie -qu’il a partagé en grande amitié avec Robert Doisneau.

Homme d’une profonde culture (en telle maraîchère qu’il photographie, il reconnaît -à juste titre- un portrait de Dürer !), Jacques Dubois suit également d’un regard affûté, et ce tout au long de sa vie, les productions picturales de ses contemporains.
Au contact et avec la complicité de Gilles Sacksick, Jacques Dubois compose d’intéressants fusains et pastels qui rappellent de La Fresnaye.

Né en 1912, Jacques Dubois nous quitte en 1994.